La commission de sélection a réfléchi à l'évolution que pourrait prendre notre schéma de sélection en France dans les années qui viennent. Nous sommes tous conscients de la nécessité de conserver à nos chiens leurs indispensables qualités de travail au troupeau. C'est pourquoi il nous est apparu légitime de se rapprocher du mode de sélection tel qu'il existe dans le pays d'origine du Border Collie (tel qu'il est pratiqué depuis plus d'un siècle par l'International Sheep Dog Society ou ISDS) et qui nous a fourni, à l'origine,tous les Borders de travail qui sont aujourd'hui en France. Nous mettons à votre disposition les éléments de discussion avec Mr Jimmy EASTON actuel président de l'ISDS. Propos recueillis par Gillian HUGO auprès de Jimmy EASTON :
L'ISDS a été crée, au départ, par des bergers pour des bergers et ce sont eux qui se sont chargés d'éliminer des chiens qui ne les aidaient pas dans leur travail et de faire reproduire ceux qui leur étaient utiles, point à la ligne.
Dans certaines régions les chiens ont été sélectionnés avec, par exemple, des pattes plus longues pour couvrir plus de terrain, il y a eu des infusions de sang de lévriers pour améliorer la vitesse (l'on dit que tous les Border Collies à poils courts descendent, quelque part, de ce croisement), du chien d'arrêt (Setter Gordon) pour avoir de l'oeil ect, etc. Mais cela a toujours été laissé aux utilisateurs, sans dirigisme de la part de l'ISDS. Problèmes de vision ou de boiteries ? Elimination du chien le plus souvent par le berger lui-même... jusqu'à ce que la télé s'en mêle dans les année 1970, ("One Man and His Dog") en apportant à un grand public une envie de posséder ces chiens qui semblaient être télécommandés et en donnant aux amateurs de " belles choses canines ", l'envie de présenter des chiens noir et blanc à poils longs...Ainsi, le Border Collie a été détourné de son usage d'origine, pour lequel il a été sélectionné, par des bergers uniquement, depuis plus de 150 ans. Gardons en France, notre confirmation au travail quoi qu'il arrive, c'est le conseil de l'ISDS. Le fait qu'aujourd'hui, il y ait tellement de chiens "faibles" ou à tempérament douteux chez les chiens ISDS vient du fait que le nombre de bergers utilisateurs professionnels a diminué au profit des bergers " du dimanche " n'ayant pas de travail pratique à faire et qui, eux, sélectionnent des chiens faciles à dresser, à qui l'on ne demande que de déplacer 5 brebis sur de courtes distances partout en Grande Bretagne. A l'exception, toujours d'après Jimmy, des meilleurs chiens classés à l'international et au championnat continental.
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