Sans aborder dans le détail la longue histoire de la race, signalons ici quelques points permettant de comprendre le comportement, le mode de sélection actuelle et les perspectives d’avenir du Border Collie. Pur produit britannique, généré par les bergers des régions frontalières entre l’Ecosses et l’Angleterre, le Border Collie y est longtemps resté à l’abri du regard de la cynophilie internationale. Ainsi, le standard officiel ne sera déposé qu’en 1976 à la FCI.
La fondation de l’ISDS (International Sheepdog Society) en 1906 marque un tournant dans l’histoire de ce chien très ancien. Le nom de Border Collie n’est apparut qu’en 1915 pour qualifier ces fameux « sheepdogs » en reconnaissance du travail de sélection effectué par les berges des régions frontalières. Le mot « Border » désigne la frontière et « Collie » est alors utilisé pour qualifier « tout chien de berger ».
Les différentes races entrant dans le sang du Border Collie sont principalement des souches bergères (Bobtail, Bearded…) mais aussi des chiens de chasse comme le Pointer et surtout le Setter.
Les premières importations significatives de Border Collies en France datent des années 1970. Alors source de moquerie de la part des adeptes des nombreuses souches de « bergers de pays », il est à l’heure actuelle le plus utilisé tant sur ovins que sur bovins et l’occupant rarement délogé des premières marches du podium des compétitions sur troupeau.
ISDS, Kennel Club, FCI, LOF…
L’ISDS, association privée fondée en 1906 en Grande Bretagne, gère le border de travail (sheepdog) selon son propre livre des origines et organise ses propres concours de travail. Active sur les 5 continents, l’ISDS est aujourd’hui une véritable puissance et la seule référence mondiale en matière de chien de troupeau. Des éleveurs de tous pays n’hésitent pas à élever ISDS en inscrivant quelques 6'500 chiots par année à un Stud-book qui comptait déjà 250'000 chiens en l’an 2000…
L’ISDS refuse depuis toujours et catégoriquement l’idée même d’un standard de beauté pour le Border. Sa devise se résume en 3 mots: « Brain before Beauty » (le cerveau avant la beauté). La FCI (Fédération Cynologique Internationale), dépositaire des standards (de beauté) de toutes les races, refuse donc de reconnaître l’ISDS… En conséquence, c’est le Kennel Club britannique qui déposera le standard du Border Collie à la FCi en 1976. Ce dernier gère donc les Borders de beauté inscrits à son livre alors que le Border de travail reste toujours géré par l’ISDS et son Stud-book.
En France, la SCC (Société Centrale Canine) s’est vu confié par le Ministère de l’Agriculture la gestion du livre généalogique national, soit le LOF (livre des origines français).
La SCC, en tant que membre de la FCI, reconnaît les chiens inscrits au Kennel Club mais ignore ceux inscrits au livre de l’ISDS. Or la reconnaissance récente de l’ISDS par le Kennel Club britannique permet à l’heure actuelle de « transformer » un pedigree ISDS en pedigree Kennel Club afin d’obtenir enfin un pedigree LOF. Very easy, isn’t it ?
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